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LES ZENATA. 487

ajoute-t-il, sont celles que l'on désigne par le titre d'enfants de Demmer. »

Tels sont les renseignements fournis par Ibn-Hazm et recueillis, à ce qu'il nous assure, de la bouche d'Abou-Mohammed-bou-Ighni[1]-el-Berzali l'eibadite, « personnage, dit-il, d’une grande piété et très savant dans les généalogies berbères. Il m'a déclaré que les Boni-Ouacîn et les Beni-Berzal avaient professé la doctrine eibadite et que les Beni-Ifren ainsi que les » Maghraoua étaient restés sonnites [orthodoxes]. »

Les généalogistes berbères, tels que Sabec-Ibn-Soleiman-el-Matmati, Hani-Ibn-Masdour-el-Koumi et Kehlan-Ibn-Abi-Loua rapportent, dans leurs livres, que les enfants d'Ourcîk, fils d'Adîdet, formaient trois branches : les Beni-Zakïa, les Beni-Demmer et les Ancha, fils d’Ancher[2] et qu'ils descendent tous de Ouardîren et d’Ourcîk. Zakïa, fils d’Ourdîren, est l'aïeul des Maghraoua, des Beni-Ifren, des Beni-Irnîan et des Beni-Ouacîn, tous enfants d'Islîten, fils de Mesra, fils de Zakïa. Anch[3], fils de Ouardîren, est le père de quatre tribus : les Beni-Berzal, les Beni-Saghmar[4], les Beni-Isdouren et les Beni-ltouweft. De Demmer, fils de Ouardîren, sortent trois tribus : les Beni-Tofourt, les Beni-Gharzoul et les Beni-Ourtantîn, tous enfants d’Ournîd-Ibn-Demmer[5].

Ces renseignements, fournis par les généalogistes berbères, ne s'accordent pas avec ceux d'Ibn-Hazm.

Les mêmes généalogistes nomment encore d’autres tribus, sans en indiquer les aïeux ; telles sont les Yedjefech qui habitent la montagne de Fazaz, près de Miknaça[6], les Sindjacen, les Our-

  1. L'orthographe de ce nom est incertaine.
  2. Il faut sans doute lire Anten ou Ouanten.
  3. Les manuscrits portent Anch, mais il faut lire Anten ou Ouanten
  4. Le texte arabe porte : Sacma.
  5. On lit Ourtatîn et Ourind dans le texte arabe. Plusieurs des noms propres mentionnés dans ce chapitre ont été altérés par les copistes.
  6. Cette indication n'est pas exacte : Fazaz est très éloigné du territoire qu'occupaient les Miknaça auprès de Téza, et encore très éloigné de l'autre territoire miknacien où s'élève la ville de Mekinez. Voyez l'index géographique dans le premier volume de cette traduction.