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188 HISTOIRE DES BERBERES.

cîfan, les Temeltit, les Tîçat, les Ouaghmeri [ou Ghomert], les Tifracen, les Oudjedîdjen, les Beni-Iloumi, les Beni-Ouemannou et les Beni-Toudjîn. L’on sait cependant, malgré leur silence et de la manière la plus positive, que les Toudjîn sont une branche des Beni-Ouacîn ; on verra cela dans le chapitre que nous consacrerons à ce peuple.

Quelques-uns disent que les Oudjedîdjen et les Ouaghmert sont issus d’Ourtnîd, fils de Djana, et que les Berghouata, les Matmata et les Azdadja font partie des Zenata ; mais, selon les généalogistes berbères, ces tribus appartiennent à la race berbère sortie de Bernès, ainsi que nous l’avons dit.

Ibn-Abd-el-Hakem, dans son livre sur la conquête de l'Égypte, fait mention d’un certain Khaled-Ibn-Hamîd-ez-Zenati, qu’il dit appartenir à la tribu d’Hetoura[1], branche de celle de Zenata ; mais nous n’avons jamais rencontré le nom d’Hetoura chez aucun autre écrivain.

L’esquisse que nous donnons ici des tribus zenatiennes et de leur origine renferme quelques faits qui ne se trouvent dans aucun livre.

DÉRIVATION DU MOT ZENATA.

Beaucoup de personnes donnent au mot Zenata un sens et une dérivation qui sont inconnus, non-seulement aux Arabes mais aussi au peuple zenatien. Les unes disent, par exemple, que c’est un nom propre inventé par les Arabes pour désigner les Zenata. D’autres prétendent que c’est un nom propre formé par les Zenata eux-mêmes et dont l’emploi fut admis par eux d’un commun accord. D’autres encore assurent que c’est le nom de Zana, fils

  1. Voy. 1. 1, p. 117.