Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome I.djvu/227

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D'IBN KHALDOUN. 103

il s'abaisse jusqu'à l'horizon quand le pôle a atteint une élévation de soixante-quatre degrés. La quantité de cet abaissement est aussi de soixante-quatre degrés; il en est de même de la dépression du pôle méridional au-dessous de l'horizon. (Dans les pays où le pôle septen- trional s'élève à cette hauteur,) toute production cesse, attendu que le froid et la gelée y sont extrêmement forts et qu'ils restent très-long- temps sans éprouver l'influence de la chaleur. De plus, quand le soleil se trouve au zénith , ou à peu de distance de ce point, les rayons qu'il envoie sur la terre y tombent perpendiculairement, tandis que, dans les lieux qui n'ont pas le soleil au zénith, ils arrivent sous un angle obtus ou aigu. Lorsque les rayons tombent perpendiculaire- ment, la lumière a une grande intensité et se répand au loin; le con- traire a lieu lorsqu'ils forment un angle aigu ou obtus ; aussi , dans les locahtés qui ont le soleil au zénith, ou à peu près, la chaleur est plus forte que dans les régions plus éloignées, car la lumière est la cause de la chaleur et de l'échaufl'ement. Pour (les pays situés sous) i'équa- teur, le soleil passe au zénith deux fois chaque année, ce qui a lieu quand il est dans le Bélier ou dans la Balance. Quand il s'écarte du zénith de ces lieux, la distance n'est pas considérable, et quand il arrive au terme de sa déclinaison, ce qui est marqué par le commencement du Cancer, d'un côté, et du Capricorne, de l'autre, il s'en retourne avec tant de promptitude qu'il ne permet pas à la chaleur de se modérer. Ses rayons tombent d'aplomb sur cette zone torride pendant un temps assez long, sinon continuellement. L'air est embrasé par une chaleur devenue excessive. Il en est de même dans les régions qui s'étendent au delà de l'équateur, jusqu'à la lati- tude de vingt-quatre degrés (sud); elles ont le soleil au zénith deux fois chaque année, et subissent ainsi l'ardeur de ses rayons ' presque p. 86. autant que les contrées situées sous l'équateur même. Cette chaleur excessive dessèche et raréfie l'atmosphère au point d'empêcher la re-

' Litléral. «les rayons frappent conti- cheux que l'auteur, en parlant de l'aslro- nuellement sur l'horizon (^^Vt, el-ifk) "omie sphérique, ait employé le mot ifk dans celte région (j^Vt, gi-ijh). . Il est fà- poursignifiertanlôt/ion'zonet tantôt région.

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