Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome I.djvu/406

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

des peuplades d’une autre race, écoutent volontiers les suggestions de l’amour-propre et se figurent qu’ils sont nobles. C’est surtout chez les Israélites que ce sentiment est très-enraciné. Ils appartiennent à la famille la plus illustre de la terre, et comptent parmi leurs aïeux tous les prophètes et tous les apôtres, à partir d’Abraham jusqu’à Moïse, le fondateur de leur loi. L’esprit de corps avait été très-vif chez eux, et l’empire leur était échu en partage, selon la promesse de Dieu. Plus tard, ils perdirent tout ; déchus de leur rang, abreuvés d’humiliations, ils subirent la sentence que Dieu avait portée contre eux; exilés de leur pays, ils sont restés, depuis des siècles, dans la servitude et dans l’oubli des bienfaits’ (dont le seigneur les avait comblés). Ils ne cessent, cependant, d’avoir la plus haute opinion de la noblesse attachée à leur race. On leur entend dire : «Un tel descend d’Aaron ; celui-ci est de la postérité de Josué ; celui-là tire son origine de Caleb; cet autre appartient à la tribu de Juda ; » et cela après avoir perdu leur esprit de corps et vécu dans la dégradation pendant de longs siècles. Ces folles prétentions à la noblesse existent, non-seulement chez les juifs, mais chez un grand nombre de citadins appartenant à d’autres races et dont les familles n’ont plus le moindre esprit de corps.

Relevons ici une erreur d’Abou’l-Ouélîd Ibn Rochd (Averroès). Dans le traité de Rhétorique, qui fait partie du commentaire moyen qu’il composa sur la science première^, il parle de l’illustration et "’■'■■" . "■’ "

’ Ou bien : «dans la servitude et dans non, par Averroès. (Voyez Averroès de

l’infidélité.» M. Renan, p. 82 de la seconde édition.)

  • L’édition de Boulac porte <i«ii c_>Ui Le passage du commentaire d’Averroès

Jj^f; dans, les naanuscrils, on Ijt cj*^ dont Ibn Rhaldoun s’occupe dans ce pa-

J.J[ i_«_Jt, Cette idernière leçon est la ragraphe se rapportait probablement à

bonne; il s’agit de l’ensemble complet des ces paroles de la rhétorique d’Aristote,

traités dont se compose l’Organon d’Aris- (1. I, c. 5); illa le eiyévsta f) àTtivhp&v

tote, ainsi que du traité de la Logique, j) âirà yuvaix&Ji’, x. t. A. « Un particulier est

science à laquelle il rattache la Rhétorique noble par les hommes ou par les femmes ,

et la Poétique. Dans la bibliothèque de quand il descend légitimement des uns

Florence se trouve un exemplaire du et des autres et que ses premiers auteurs

commentaire moyen (lalkhîs) sur l’Orga- se sont fait connaître par leur vertu, leurs

�� �