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446 PROLÉGOMÈNES

Or, si la présidence de la prière n'était pas supérieure à la direction desaiFaires politiques, ils auraient raisonné à faux.

Ce principe établi, nous dirons que les mosquées des grandes villes sont de deux espèces. Celles de la première sont grandes, peuvent contenir une foule de monde et sont disposées pour la célébration de la prière publique ; celles de la seconde sont petites, servant à l'usage de certaines gens ' ou attachées à certains établissements. On n'y célèbre pas la prière publique.

L'administration des grandes mosquées appartient au khalife; mais il peut la déléguer au sultan, au vizir ou au cadi. Il y installe un imam pour présider aux cinq prières (journalières), à celle du ven- di'edi, à celles des deux grandes fêtes ^, à celles qui se font à l'occa- sion des éclipses ou en vue d'obtenir la pluie. Pour remplir ces fonc- tions, on préfère l'homme qui en est le plus digne, celui dont le mérite est généralement reconnu; par cette précaution, on ôte à ses ouaiUes la volonté de dérober la moindre de leurs actions à la sur- veillance qu'il doit exercer dans l'intérêt général. Ceux qui regardent la prière du vendredi comme d'institution divine en disent autant de la charge d'imam.

Quant aux mosquées qui sont à l'usage de certaines gens ou qui dépendent de certains établissements, c'est aux habitants du voisi- nage à les surveiller ; ni le khalife ni le sultan ne sont obligés à le faire. Pour connaître les lois qui concernent l'imamat des mosquées, les con- ditions qui doivent régler le choix d'un imam et l'autorité dont il tient ses pouvoirs, on peut consulter les traités de jurisprudence. On trouve ces matières exposées en détail dans les Principes d'administration tem- porelle [El-Ahkam es-Soltaniya) d'El-Maouerdi ^, et dans d'autres ou- P. 396. vrages; il est donc inutile de nous y arrêter plus longtemps.

' 'C'est-à-dire, des commufiautés et des lieu à l'expiration du mois de ramadan,

confréries. Les grandes mosquées (djamê) et la fête des sacrifices , qui se célèbre le

sont, pour ainsi dire, les églises cathé- 10 du mois de dou'l^hiddja, soixante et dix

drales;les petites mosquées (mesdjid) sont jours plus tard.

de simples chapelles. ' Abou '1-Hacen Ali el-Maouerdi , légiste

La fête de ia rupture du jeûne, qui a du rite chaféite et auteur de plusieurs ou-

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