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jour, afin qu'il puisse trouver ce qui lui manque. Si à l'expiration du délai il produit la preuve qu'il cherchait, décide en sa faveur; s'il ne le fait pas, prononce contre lui. C'est la xneilieure manière de dissiper les doutes que l'on peut avoir et d'éclairer son ignorance. Les musulmans peuvent être adets ^ les uns des autres, excepté ceux qui ont subi une peine corporelle ou qui ont été convaincus de faux témoignage^, ou que l'on suspecte de se donner comme clients ou membres d'une famille qui n'est pas la leur. Dieu, que son nom soit glorifié ! est le seul juge qui puisse se passer de serments et de preuves testimoniales. Pendant faudience, ne cède pas à des mouve- ments d'impatience ou d'ennui; ne traite pas les plaideurs avec dé- dain; Dieu réserve une grande récompense et une honorable mention à celui qui rétablit la vérité et la remet dans sa place. Salut! »

Bien que les khalifes comptassent les fonctions de cadi au nombre de leurs attributions, ils les confiaient à d'autres quand ils étaient surchargés d'occupations. Ils avaient à gouverner l'Etat, à faire la guerre sainte, à conquérir des pays, à couvrir les frontières et à pro- téger le territoire de l'empire. Ces devoirs leur paraissaient trop im- portants^ pour être remplis par des lieutenants; mais ils faisaient peu de cas de l'office institué pour vider les différends qui s'élèvent entre les hommes. Aussi, pour se soulager, ils confiaient cette tâche à d'autres, P. 399. mais toujours à des individus qui leur tenaient de près, soit par les liens de la clientèle, soit par ceux du sang.

Les devoirs d'un cadi et les qualités qu'il doit posséder sont bien connus : on les trouve exposés dans les livres de droit et surtout dans les ouvrages qui traitent des principes de l'administration temporelle. Sous le gouvernement des khalifes, le cadi n'avait d'abord qu'à juger les différends; mais* il acquit graduellement d'autres attributions, au - fur et à mesure que les soins de l'administration absorbaient l'at- tention des khalifes et des souverains temporels. A la fin, il avait

' Voyez ci-après p. 4^)6 et suiv. ' A la place de qX> l'édition de Bouiac

' Pour o^l^, lisez is.iL^. porte (jl 3\. Cette leçon paraît être 1»

' Variante -jJiaJ. bonne.

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