Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome I.djvu/84

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LXXVI

��PROLÉGOMÈNES

��(les lois de Dieu. Pour ne laisser aucune prise à la malignité des cen- seurs, je m'appliquai à rendre la plus exacte justice atout le monde, sans me laisser influencer par le rang ni par la puissance de qui que ce fût; je protégeai le faible contre le fort; je repoussai toute dé- marche, toute sollicitation, soit d'une des parties, soit de l'autre, pour m'en tenir uniquement à l'audition des preuves testimoniales. Je m'occupai aussi d'examiner la conduite des adels ^ qui servaient de témoins aux actes, et je reconnus que parmi eux se trouvaient des hommes pervers et corrompus. Cela provenait de la faiblesse du ha- kem ^, qui , au lieu de scruter rigoureusement le caractère de ces in- dividus, s'en tenait aux simples apparences et se laissait influencer par le prestige du haut patronage qui paraissait les entourer. Les voyant employés, soit comme imams domestiques chez des gens haut

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' Les adels remplissent les fonctions de notaire, d'assesseur de cadi et de greffier.

��' Par le mot hahem, l'auteur veut sans doute désigner l'officier chargé de surveil- ler l'administration judiciaire et de faire exécuter les sentences prononcées par les cadis. On voit, par ce qui suit, qu'il rem- plissait aussi les fonctions de mozekki o pu- rificateur, » c'est-à-dire qu'il indiquait au cadi les personnes dontletémoignagepour- rait être reçu au tribunal. Quand le cadi avait des doutes sur l'intégrité d'un témoin , il s'adressait secrètement au mozekki du quartier, pour savoir de lui si cet individu jouissait d'une bonne réputation. Le mo- zekki enidivaMl une enquête, afin de cons- tater que le témoin était, soit un liomme pur et vertueux , soit un homme vicieux. Si le rapport était favorable, cela s'appe- lait tezkija « purification, » et tâdil «justi- fication ; » dans le cas contraire , on usait de la désignation de tedjrih « blessure , im- probation. » Ce dernier mot dérive d'une racine qui signifie blesser; en effet, un pareil rapport portait atteinte à la réputa- tion d'un homme. ( Voy. ci-après , page 7 a , note 1.) <

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