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D'IBN KHALDOUN. 149

lité à faire rentrer les impôts et à recueillir l'argent fourni par les p. iS/i sujets et par le pays que tu administres. Le peuple, se voyant en- touré de ta justice et de ta bienveillance, sera plus soumis à ton auto- rité et plus résigné à tes volontés. Efforce-toi d'exécuter ce que je t'ai prescrit sur ce chapitre et sols toujours dans une crainte profonde devant (le Seigneur). De tout l'argent qu'on acquiert, rien n'est du- rable', excepté celui que l'on dépense dans la voie de Dieu^. Sache apprécier, récompenser même, la reconnaissance de ceux à qui tu as rendu des services, et prends bien garde que le monde et ses vanités ne te fassent oublier les terreurs du jour du jugement et ne l'amè- nent à te relâcher dans l'accomplissement de tes devoirs. Le relâche- ment entraîne la négligence, et la négligence est une cause de perdi- tion. Travaille uniquement pour le service et pour l'amour^ de Dieu, dans l'espoir d'une ample récompense; car Dieu a déjà versé sur toi ses faveurs dans ce monde et il a montré envers toi une grande bien- veillance. Que la reconnaissance pour ses bonlés soit ta protection et ton appui, afin qu'il ajoute encore aux grâces et aux biens dont il t'a comblé ! Dieu donne aux hommes reconnaissants des récompenses proportionnées au degré de leur gratitude ; il rétribue les hommes vertueux selon leurs actions; mais il exige strictement ce qui lui est dû pour les bienfaits qu'il leur accorde et pour la faveur qu'il leur montre. Ne regarde pas le péché comme une chose peu grave ; n'en- courage pas les gens envieux; n'aie aucune indulgence pour les hommes corrompus; n'admets pas des iniidèles dans ta société; ne caresse pas tes ennemis; ne crois pas aux délateurs; ne te lie pas aux traîtres; ne prends pas des débauchés pour amis ; ne suis pas les gens égarés; ne loue pas les hypocrites; ne méprise personne; ne repousse pas les pauvres qui te demandent des secours; ne favorise pas les gens frivoles ; n'aie aucune considération pour les bouffons ; ne romps

' Je crois qu'il faut lire L» (jU, à la porte i^i^ , leçon qui ne donne pas un sens

place de Uj^. raisonnable.

^ Le mot «JL^ me paraît être de trop; ' Après J^^jC, insérez «-J^ avec l'édi- le manuscrit C l'omet; l'édition de Bouiac lion de Boulac et les manuscrits C, D.

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