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D'IBN KHALDOUN. 225

dad' vers le milieu du septième siècle, et que la destruction de cette ville serait amenée par la décomposition de la nationalité arabe. Nous ne savons ce que ce volume est devenu, et nous n'avons jamais ren- contré personne qui en eût connaissance. Peut-être aura-t-il partagé l^ 192. le sort des livres que Houlagou, roi des Tartars , lit jeter dans le Ti- gre quand il prit Baghdad et ôta la vie à El-Mostacem^, le dernier des khalifes abbacides. Un prétendu fragment de ce livre est répandu dans le Maghreb, où il porte le titre de Petit-Djefr; mais il est facile de re- connaître qu'il a été composé pour (flatter) la famille d'Abd el-Moumen (fondateur de l'empire almohade). En effet, il nomme les premiers souverains de cette dynastie et en parle d'une manière détaillée; il est conforme à l'histoire pour tout ce qui précède cette époque, et il ne contient que des mensonges pour tout ce qui lui est postérieur. Après la mort d'El-Kindi, la dynastie abbacide avait encore d'autres astrologues et d'autres livres de prédictions. Voyez ce que Taberi rapporte au sujet d'El-Mehdi ; il dit qu'Abou Bedîl, l'un des clients des Abbacides, raconta ce qui suit : « Pendant qu'Er-Rebiâ (Ibn Younos, le vizir) et El-Hacen faisaient une de leurs expéditions militaires en compagnie avec Er-Rechîd, et du vivant de (Mehdi), père de celui-ci, ils m'envoyèrent chercher, et j'arrivai auprès d'eux au milieu de la nuit. Us avaient devant eux un des livres de l'empire, c'est-à-dire un volume de prédictions, et, dans ce livre, ils avaient trouvé que le règne d'El-Mehdi devait avoir dix années de durée. Je leur fis obser- ver qu'on ne saurait dérober ce volume à l'attention d'El-Mehdi, et, cependant, comme ce prince avait déjà régné plusieurs aimées, ce serait, pour ainsi dire, lui annoncer sa mort prochaine que de le laisser en prendre connaissance. Ils me demandèrent ce qu'il fallait faire pour éviter cela, et je fis venir Anbesa le copiste, qui était client de notre famille, et je lui ordonnai de remplacer le feuillet qui renfer-

' Pour cJI, lisez (j>c. Bagtidad fut pris a publié quelques passages de ce chapitre

et dévasté par les Tartars, l'an 656 de l'hé- dans sa Chrestomathie arabe, t. II, p. 298

gire (6 février 1 258 de J. C). et suiv. J'ai adopté sa traduction, en y fai-

' Pour ,«~i^l , lisez p»<a«A..>ll. M.deSacy sanl quelques modifications.

Prolégomènes. — 11. ï<J

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