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D'IBN KHALDOUN. . 17

qiiette usitée aux audiences données (par le sultan) dans la maison du commun^. Cette charge était, pour ainsi dire^, un vizirat (ministère) en petit.

Quant à l'autre dynastie zenatienne, celle des Béni Abd el-Ouad, on n'y trouve pas la moindre trace de ces emplois. 11 n'y avait pas même de charges spéciales, tant la civilisation rude et imparfaite de la vie nomade prédominait chez ce peuple. Quelquefois ils em- ployaient le titre de hadjeb pour désigner l'intendant de la maison du souverain, ainsi que cela se pratiquait dans l'empire hafside. En certaines occasions ils augmentèrent les attributions de cet employé en lui donnant la comptabilité et le droit de parafer les pièces ofB- cielles [sidjillat) , ainsi que cela se pratiquait chez les Hafsides '. Ils , affectèrent d'imiter ce peuple parce que*, dans les premiers temps de leur empire, ils reconnaissaient la souveraineté de la dynastie hafside, dont ils avaient embrassé la cause.

En Espagne, celui qui, de nos jours, est chargé de la comptabilité privée du souverain et des finances s'appelle le ouckil^. Le vizir y exerce les fonctions ordinaires de son office ; mais il se voit chargé quel- quefois de la correspondance. Le sultan appose lui-même le parafe sur toutes les pièces officielles; car l'emploi d'écrivain du parafe, tel qu'il se trouve dans les autres empires, n'existe pas dans ce pays.

En Egypte, sous la dynastie turque'^, le titre de hadjeb se donne à un officier [hakem] pris dans la race qui a le pouvoir, c'est-à-dire, les Turcs: c'est lui qui, dans la ville, fait exécuter les jugements prononcés dans des contestations entre particuliers. Les hadjeb chez les Turcs sont en grand nombre. Cet office est subordonné à celui du naïb, dont P.

lin arabe «..-«LaJI ^\i. Les khalifes ici le terme sidjillat, qui signifie aussi dé-

abbacides aussi avaient deux salles de ré- pêches et registres.

ception, l'une pour les grands et l'autre " Pour l./, lisez U.

pour le peuple. (Voir ci-après , p. 1 1 5.) ^ Oiiekîl ou oiikîl signifie mandataire.

^ PourylO, lisez l^liCi. " Pour ce paragraphe, j'ai adopté la

"' Voy. ci-devant, p. i5. La compa- traduction donnée par M. de Sacy dans sa

raison du texte arabe des deux passages Chrestomathie arabe , l. Il , p. 169; mais j'y

fait voir en quel sens l'auteur a employé ai fait quelques changements.

Prolégomènes. — 11. 3

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