Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome II.djvu/268

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260 PROLEGOMENES

p. 220. positions suivantes : 1° qu'El-Haddjadj abattit tout l'édifice et le re- construisit (en le rétrécissant), opinion que les récits de plusieurs traditionnistes pourraient justifier si l'on ne voyait pas sur l'édifice lui-même des indications qui prouvent le contraire; on les reconnaît dans la ligne de jonction qui règne entre les deux constructions et dans la différence de travail qui existe entre la construction supé- rieure et la construction inférieure; 2° qu'lbn ez-Zobeïr ne construisit pas la totalité de la maison sur les fondations d'Abraham, et qu'il le fit seulement pour le Hidjr, local qu'il voulait faire entrer dans f édi- fice; donc la Caaba, bien qu'elle soit construite par Ibn ez-Zobeïr, ne s'élèverait pas sur les fondations posées par Abraham; mais cela est tout à fait improbable; et cependant il faut adopter fune ou fautre de ces opinions (si fon admet la doctrine des légistes).

Le parvis de la maison sainte forme la mosquée. C'était autrefois une place ouverte dans laquelle on faisait les tournées. Au temps du Propliète et de son successeur, Abou Bekr, ce parvis n'était pas clos de murs; mais, le nombre des pèlerins s'étanl ensuite augmenté beaucoup, Omar acheta plusieurs des maisons (voisines), les fil abattre afin d'agrandir ce local , qui servait de mosquée , et il entoura le tout d'un mur dont la hauteur n'atteignait pas à la taille d'un homme. Olhman fit comme Omar; Ibn ez-Zobeïr suivit leur exemple; puis El-Ouéhd, fils d'Abd el-Melek, reconstruisit le (mur de clôture) en y ajoutant une colonnade de marbre. El-Mansour agrandit encore la mosquée, et son fils et successeur, El-Mehdi, fit de même. De- puis lors on n'y a plus fait d'addition, et elle est restée dans cet état jusqu'à nos jours.

On ne saurait concevoir jusqu'à quel point Dieu a ennobh et chéri la maison sainte. Il nous suffira de dire qu'il en a fait un lieu où les révélations célestes et les anges descendaient du ciel ; qu'il la destina spécialement aux actes de dévotion; qu'il prescrivit, à l'égard d'elle seule, les cérémonies et les pratiques du pèlerinage, et qu'il assura à toutes les parties du Haram (ou territoire sacré qui entoure la Mecque) des droits et des privilèges qu'il n'avait jamais accordés à aucun autre

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