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266 PROLÉGOMÈNES

assigna à l'emplacement du temple des limites plus resserrées que celles de l'ancien temple de Salomon, et on ne les dépassa pas. [Les portiques au-dessous de la mosquée étaient à deux étages, et les co- lonnes de l'étage supérieur s'appuyaient sur les voûtes de la colon- nade inférieure. Beaucoup de personnes s'imaginent que ce furent là les écuries de Salomon, mais elles se trompent : ce roi ne construisit ces colonnades qu'avec le dessein de garantir le Beït el-Macdis contre P. 225. les impuretés auxquelles on se figurait qu'il serait exposé. D'après la loi des Juifs, si des impuretés souterraines sont couvertes de terre jusqu'à la surface du sol, de sorte qu'une ligne droite tirée de cette surface les atteigne (sans rencontrer un espace vide), la surface est impure. Telle était l'opinion de leurs docteurs, et, chez eux, ces opinions passaient pour des vérités. Aussi bàtirent-ils les portiques de la manière que nous avons décrite : comme les colonnes de l'étage . inférieur allaient aboutir à leurs arches', la ligne droite était inter- rompue et les émanations impures ne pouvaient pas mouler direc- tement jusqu'en haut. De cette façon ils crurent garantir le temple contre ces émanations supposées, et assurer parfaitement la pureté et la sainteté de ce lieu^.]

Les rois des Grecs, des Perses et des Romains subjuguèrent alter- nativement les Juifs, et ce fut pendant cette période (de malheurs) que les Beni-IIachmonaï (les Asmonéèns ou Machabées), famille de prêtres juifs, portèrent l'empire des Israélites à un haut degré de puissance. L'autorité passa ensuite à leur beau-frère Hérode, qui la transmit à ses enfants. Ce prince rebâtit Beït el-Macdis (le temple), et lui donna la même étendue que celle du temple élevé par Salo- mon. Il s'occupa de ce travail avec tant d'ardeur qu'il facheva en six ans. Titus, roi des Romains, étant venu pour combattre les Juifs,

' L'auteur de ce paragraplie , quel qu'il inférieure. Il est en cela tout à l'ail d'atcord soit, s'est très-mal expliqué; mais il avait avec la Mischnah. (Woy. Penh, cl), m, S 6.) évidemment l'intenlion de rappeler au iec- * Ce passage ne se trouve ni dans les teur ce qu'il avail déjà énoncé, savoir: que manuscrits C, D, ni dans l'édition de Bou- les colonnes delà colonnade supérieure lac. Je le regarde comme une interpolation reposaient sur les arches de la colonnade de copiste.

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