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D'IBN KHALDOUN. 271

tous les peuples se tournent vers elle avec une vive affection. Quand on voit comment la Providence a fixé les degrés du mérite qui dis- tingue chacune de ces trois mosquées, on reconnaît encore une de ces voies secrètes par lesquelles Dieu agit sur les êtres, et l'on reste convaincu qu'il a établi une gradation régulière et invariable dans toutes les choses temporelles et spirituelles.

Outre ces trois mosquées, je n'en connais d'autre dans aucune par- tie du monde (qui puisse leur être comparée). On a parlé, il est vrai, de la mosquée d'Adam en Sérendîb (Ceylan), l'une des îles qui avoisinent l'Inde; mais on ne possède, à ce sujet, aucun renseigne- ment qui soit digne de foi. Dans les temps anciens, plusieurs peuples avaient des mosquées (ou temples), pour lesquelles ils montraient une grande vénération, par un esprit de dévotion mal entendue. Telles furent les pyrées des Perses, les temples des Grecs, et les maisons (saintes) que les Arabes avaient dans le Hidjaz, et que le Prophète lit abattre pendant ses expéditions militaires. Masoudi a parlé de plusieurs autres; mais nous ne voulons pas en faire men- tion, parce qu'on ne les avait pas fondées pour se conformer à une prescription de la loi divine ou pour leur donner une destination vraiment religieuse. Aussi nous ne nous intéressons ni à ces édifices ni à leur histoire. Le lecteur (qui veut en savoir quelque chose) trou- vera ^ans les ouvrages historiques assez de renseignements' pour sa- tisfaire sa curiosité. Dieu dirige celai qu'il veut.

Pourquoi les cités et les villes sont peu nombreuses en Ifrîkiya et dans le Maghreb.

La cause en est que ces contrées ont appartenu aux Berbers de- puis plusieurs milliers d'années avant l'islamisme, et que^ toutes ces populations, étant nomades, n'ont jamais pratiqué les usages de la vie sédentaire assez longtemps pour s'y former complètement. Les dynasties des Francs et des Arabes qui régnèrent sur les pays des Berbers s'y maintinrent trop peu de temps pour façonner ce peuple p. 280.

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