Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome II.djvu/407

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

D'IBN KHALDOUN.

��399

��même des sciences ^ Pour le Prophète, tout au contraire de nous, la privation de ces connaissances^ était une perfection.

Lorsque les Arabes eurent fondé leur empire, après avoir pris tant de grandes capitales et conquis tant de royaumes, qu'ils se fu- rent établis à Basra et à Koufa, et que le gouvernement eut besoin d'hommes de plume, on adopta l'usage de l'écriture, on chercha à s'instruire' dans cet art et l'on parvint à l'apprendre et à l'exercer. L'écriture fit alors de grands progrès; elle acquit une forme cons- tante et, dans les villes de Basra et de Koufa, elle parvint à un certain degré de régularité, sans atteindre, toutefois, à la perfection. On sait ce que sont les formes de l'écriture koufique.

Après cela les Arabes se répandirent dans diverses contrées, oc- cupèrent de nouvelles provinces et conquirent l'ifrîkiya ainsi que l'Es- pagne. Dans la ville de Baghdad, fondée par les Abbacides, l'écri- ture s'éleva au plus haut point de beauté , parce que la civilisation y était portée très-loin et que cette ville était la métropole de l'isla- misme et le centre de l'empire arabe.

[L'écriture de Baghdad* s'éloigna des formes de l'écriture de Koufa, parce qu'on tendit à perfectionner les principes de l'écri- ture et à lui donner des traits plus beaux et plus gracieux. La différence entre les deux caractères devint plus prononcée par la suite des siècles, jusqu'à ce que l'étendard (de cette sorte de révolte) fût levé à Baghdad par le vizir [Abou] Ali Ibn Mocla^ et ensuite par

��344.

��' Littéral. « des connaissances conven- tionnelles. » La science est un système de connaissances sur un objet ulile, système conventionnel qui nécessite l'emploi des termes techniques. Les Arabes, n'ayant qu'un seul mot pour désigner connaissance et science, se servent du terme connais- sances conventionnelles ou connaissances tech- niques, Jùo>jLk.a| (OftAc, quand ils veulent parler des sciences proprement dites.

' Après **Uj, insérez L^Js*. Celle cor-

��rection est autorisée par les manuscrits A , C et D , par l'édition de Boulac et par le texte de M. de Sacy.

^ Les manuscrits C, D et l'édition de Boulac portent a^jiJj.

' Ce paragraphe manque dans les ma- nuscrits C et D et dans l'édition de Boulac.

Pour la vie de ce célèbre vizir et calli- graphe, mort l'an 828 de l'hégire (9^0 de J.C.), voyez le Biographical dictionaiy d'Ibn Khallikan, voL m.

�� �