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444 PROLÉGOMÈNES

d'utile en ce qui touche la faculté de faire valoir ses connaissances ou de les enseigner. Si vous examinez les étudiants qui croient ' y être parvenus, vous trouverez que, chez eux, cette faculté ne répond pas à l'étendue de leur savoir, soit qu'ils prennent part à un entretien littéraire, ou à une discussion, soit qu'ils entreprennent d'enseigner. Ce défaut provient de l'instruction défectueuse qu'ils ont reçue et de l'interruption des bgnnes traditions (académiques). Au reste, il faut convenir qu'ils savent par cœur beaucoup plus que les autres, avantage qu'ils doivent à leur grande application et à l'idée que , pour acquérir la faculté scientifique, il suffit de se charger la mémoire. Cette idée est cependant tout à fait fausse. Pour montrer jusqu'à quel point (l'usage d'apprendre par cœur) est porté dans le Maghreb, nous dirons que le temps pendant lequel les étudiants doivent demeurer dans les collèges est fixé à seize ans^, tandis qu'à Tunis il n'est que de cinq. Ce dernier chiffre est le minimum reçu : on suppose qu'il faut au moins cinq années d'études avant que l'élève puisse acquérir la faculté scientifique qui est l'objet de ses souhaits, ou reconnaître qu'il doit renoncer à l'espoir d'y parvenir. Le plus long de ces espaces de temps P. 38o. était devenu nécessaire dans le Maghreb, pendant les derniers siè- cles, à cause de la difficulté (d'y acquérir la faculté dont nous par- lons, difficulté) qui résultait uniquement de l'imperfection du système d'enseignement.

En Espagne, les habitants ont laissé dépérir jusqu'aux derniers restes de l'enseignement académique et ne s'occupent plus de matières scientifiques. Cela a eu pour cause le déclin de la civilisation, qui, chez les musulmans de ce pays, avait commencé depuis plusieurs siècles. On n'y retrouve' aucune trace d'études, à l'exception toutefois de celle de la langue arabe et des belles-lettres. On se borne à cultiver ces branches de connaissances dont on a conservé l'enseignement traditionnel, et c'est grâce à cette dernière circonstance que ces deux sciences se sont maintenues en Espagne *.

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