Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome II.djvu/56

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

48 PROLEGOMENES

Dans cet écrit il disait, après les compliments d'usage : ■< Une maxime que les Persans nous ont apprise et que nous n'avons pas oubliée est celle-ci : les vizirs ont le plus à craindre quand les troubles de l'em- pire ont pris fin. « 

Sur iés emblèmes de la royauté el les marques distinctives de la souveraineté.

L'amour du faste et de l'ostentation exige que le souverain se distingue par plusieurs marques et emblèmes à lui spécialement réser- vés, afin qu'on ne le confonde pas avec les hommes du peuple, les courtisans et les grands de l'empire ^ Nous allons indiquer les plus re- marquables, autant que nous avons pu les connaître.

Parmi les privilèges de la souveraineté on compte le droit de dé- ployer des drapeaux et des étendards, de faii'e battre des tambours et de faire sonner des trompettes el des cors. Aristote a dit^, dans le Traité de politique qui porte son nom, que ces usages ont pour but d'effrayer l'ennemi en temps de guerre, vu que les sons très-bruyants laissent sur l'âme une impression d'effroi. J'avoue que, sur le champ de bataille, ils produisent cet effet, ainsi que chacun (de nos lecteurs) a pu en faire l'expérience.

Envisagée sous certains points de vue, la raison donnée par Aris- tote peut être admise, c'est-à-dire, si c'est lui qui l'a donnée^; mais la véritable explication est celle-ci : il est certain que l'esprit de l'homme éprouve un sentiment de joie et de plaisir quand il entend le son de voix douces et mélodieuses; le tempérament de l'âme subit alors une telle excitation , que les difficultés paraissent faciles à cet homme, et qu'il ose affronter la mort dans l'exécution de ce qui le P. 43. préoccupe- Les sons influent même sur les animaux : tout le monde

rendu, comme général, les plus grands par les témoignages d'smitié que ce prince services aux Abbacides , fut assassiné, en lui prodiguait, il eut l'imprudence de se l'an X 37 (755 de J.C.), par l'ordre et sous présenter au palais, où les assassins l'al- lés yeux d'El-Mansour. Pendant longtemps tendaient, il s'était méfié des intentions du khalife à ' Pour iJ^i, lisez M^i. son égard et avait évité de se rendre à la ^ Pour >y ^, lisez y^i. cour; mais, s'étant enfin laissé tromper ' Voyez la première partie, p. 81, note.

�� �