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54 PROLEGOMENES

lors, ce meuble fui un des objets dans lesquels se déploya la magni- ficence du prince.

> Amr Ibn el-Aci , étant en Egypte , s'asseyait par terre, dans son pa- lais, au milieu de ses Arabes; mais El-Macaucas ', quand il allait le visiter, faisait porter avec lui un trône en or, afin d'être assis comme il convenait à un roi. En effet, il s'asseyait sur le trône en présence des Arabes, sans exciter leur jalousie; ils tenaient à justifier la bonne opinion qu'il avait de leur fidélité aux traités et à montrer qu'ils n'attachaient aucune importance à la pompe qui entoure un souverain.

Plus tard, les Abbacides, les Fatemides et les autres rois musul- mans, tant en Orient qu'en Occident, eurent des trônes, des chaires et des sièges, dont la magnificence aurait eCFacé tout l'éclat des Chos- roès et des Césars.

La sicca ^. — Ce mot signifie marquer les pièces d'or et d'ar- gent qui servent au commerce avec un coin de fer, sur lequel sont gravés à rebours des figures ou des mots. Quand on frappe avec ces coins les pièces d'or ou d'argent, les empreintes des coins se repro- duisent sur ces pièces dans leur sens naturel. On a dû préalablement s'assurer du titre de ces métaux en les afl&nant par la fonte à diverses reprises, et donner aux flans le poids déterminé dont on est con- P. 48. venu. Alors les pièces dont il s'agit se prennent dans le commerce au compte ; si elles n'ont pas' un poids déterminé, on ne les prend qu'au poids. Le mot sicca servait d'abord à désigner le coin'^, c'est-à-dire, le morceau de fer avec lequel on frappait les pièces; ensuite on l'em- ploya pour désigner l'empreinte laissée par le coin, je veux dire les marques imprimées en relief sur les pièces d'or et d'argent. Plus tard

' Voy.r£«aideM.CaussindePerceval, ' M. de Sacy a public une traduction

t. III, p. 192. Il paraît, d'après l'anecdote de cel article, avec le lexle arabe, dans le

qu'Ibn Rhaldoun va raconter, que, parle second volume de sa Chrestomathie. J'ai

traité de capitulation fait avec les musul- adopté sa traduction, mais en la modifiant

mans, El-Macaucas avait conservé sa po- dans quelques endroits,

silion comme chef ou prince du peuple ' Après yl^, insérez l.

copte. ' Le terme arabe signifie cachet.

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