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66 PROLÉGOMÈNES

la trouve. C'est le bureau de la correspondance qui est chargé d'ap- poser le sceau , qui est, soit Yalama écrite, soit l'empreinte servant de fermeture, soit l'attache. Sous les Abbacides, ce droit appartenait au vizir; mais, par suite des changements qui ont eu lieu dans les usages administratifs, il s'exerce maintenant dans les empires musulmans par celui qui est chargé de la correspondance et du secrétariat. Dans les empires occidentaux, on comptait parmi les insignes de la royauté le cachet (bague) qui se porte au doigt; et, d'après un usage reçu, ce bijou, fait en or fin et garni d'un rubis, ou d'une turquoise, ou d'une émeraude, était porté par le sultan comme une marque de sa dignité. Ce fut ainsi que les souverains abbacides avaient pour insignes le borda et le cadhîb^, et que les Fatemides avaient le parasol. Dieu dirige les révolutions des choses par sa sagesse.

Du tiraz^ (bordure de robe). — Parmi les usages qui, dans divers empires, contribuent à rehausser la pompe de la souveraineté, il y a celui de mettre les noms des princes, ou certains signes qu'ils ont adoptés d'une manière spéciale, dans l'étoffe même des vêtements destinés à leur usage et faits de soie ou de brocart'. Ces mots écrits doivent se laisser apercevoir dans le tissu même de l'étoffe *, et être tracés, soit en fils d'or, soit en fils d'une couleur différente^ de celle P 58. des fils dont se compose le fond de l'étoffe, sans or. Cela s'exécute par l'habileté des ouvriers, qui savent d'avance où il convient d'in- troduire ces fils dans le tissage même de l'étoffe. Par là les habits royaux se trouvent garnis d'un liraz. C'est un emblème de dignité,

' C'est-à-dire, le manleau de Moham- qu'.î indiquer comment se fait l'action de

med et sa baguette. toer^pJ. Comme on entend siiQisamment,

^ M. de Sacy a donné la traduction de par le mot tisser, l'acte de faire passer avec cet article dans sa Chrestomalhie arabe, la navette à travers les fds de la chaîne t. II, p. 287. Je Li reproduis ici, légère- le fd de la trame, j'ai pensé que la re- ment modifiée. production de ces mots dans la traduction

^ L'auteur ajoute ou d'iiricem, motqui serait tout à fait inutile. Ils sont ce que

signilie soie en langue persane. les grammairiens arabes appellent un mef-

  • Les mois i^tVwj LUI signifient «par aoid moilac.

chaîne et par trame.» Ils ne servent ici Pour ,_yUi«l, lisez <_jJUt L» ^1.

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