Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome II.djvu/76

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

68

��PROLEGOMENES

��pule d'employer dans leurs habits la soie ou l'or. L'office d'intendant du tiraz fut donc inconnu à leur cour. Cependant, dans les derniers temps de cette dynastie, leurs descendants adoptèrent quelque chose de cet usage; mais il n'eut pas le même éclat qu'il avait autrefois. De notre temps, nous avons vu au Maghreb, sous la dynastie mérinide, qui était alors dans toute la vigueur et toute la fierté de la jeunesse, beaucoup de traces de cet usage; elle l'avait emprunté d'une dynastie contemporaine, celle d'Ibn el-Ahmer d'Espagne, laquelle avait imité en cela les Molouk et-tawaïf, et avait conservé les vestiges de l'an- cienne institution. Pour la dynastie turque qui, de nos jours, règne sur l'Egypte et sur la Syrie, l'usage du tiraz y est très en vogue \ en raison de l'étendue de ces Etats, et de la haute prospérité qui règne dans ces pays. Toutefois les étoiles ne se fabriquent pas dans les palais de ces princes, et ils n'ont pas à leur cour d'ofGciers char- gés de cette partie de leur service. Ce qui leur est nécessaire en ce genre se tisse, chez des ouvriers qui exercent cette profession, en soie et en or fin; on appelle cette étoffe zerkech, d'un nom em- prunté de la langue persane; on y trace le nom du sultan ou de l'émir; les ouvriers fabriquent cela^ comme tous les autres objets de prix qui sont destinés à l'usage de la cour. C'est Dieu qui a réglé la succession des nuits et des jours; il est le plus excellent des héritiers; il n'y a point d'autre dieu que lui.

Y)w fostat (tente) et du sîadj (clôture). — Parmi les insignes el ornements de la royauté, on compte les tentes et les pavillons^.

��que, dans la langue berbère, la lellre aïii n'existe pas et n'a , par conséquent, aucun signe représentatif.

' Pour sÀ I \y^_ , lisez yi.k j^ , expres- sion qui , à la lettre , signifie une mer qui déborde.

^ Pour i!o>JtJ», lisez «ooo».

' Les Arabes ont plusieurs mots pour désigner les diverses espèces de lentes. Ici notre auteur en emploie trois: kldhâ.fos-

��tat etfaza. Le premier désigne la lente or- dinaire des Arabes nomades, faite avec du poil de cbamcau; le second était proba- blement la lente militaire, faite d'étoffe de colon; le troisième était une tente soutenue par deux perches. Uy a encore la kheïina, ou khtma selon la prononciation maghré • bine, qui se dit des lentes en poil de cha- meau, et le caïtoun ou giiitoiin qui est une tente de voyage.

�� �