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DIBN KHALDOUN. 85

selon les circonstances. Les ihéologiens scolasliques ont indiqué ce fait d'une manière générale en disant que Dieu crée dans elle (l'âme) une connaissance nécessaire qui lui permet de recevoir ces' percep- tions, de quelque genre qu'elles soient. Par cette définition, ils veulent désigner précisément ce que nous venons d'exposer.

Ceci n'est qu'un résumé des indications que nous avons signalées comme pouvant servir à éclaircir la question des passages obscurs (du Coran); si nous avions traité le sujet avec plus d'étendue, le lecteur ne l'aurait pas mieux compris. Nous prions Dieu de nous diriger et de nous faire bien comprendre ce que ses prophètes et son Livre ont dit, afin que nous puissions obtenir une connaissance réelle de l'u- nité divine et arriver à la félicité éternelle. Dieu dirige qui il veut.

Du soufisme*.

Le soufisme est une des sciences qqi sont nées dans l'islamisme. Voici à quoi elle doit son origine. I.e système de vie adopté par ces }i;ens (les mystiques ou Soufis) a toujours été en vigueur depuis le

  • emps des premiers musulmans. Les plus éminents parmi les Compa-

gnons et (leurs disciples) les Tabê, et parmi les successeurs de ceux- «i, le considéraient comme la route de la vérité et de la bonne direc- tion. H avait pour base l'obligation de s'adonner constamment aux p. 60. ■exercices de piété, de vivre uniquement pour Dien, de renoncer aux pompes et aux vanités du monde, de ne faire aucun cas de ce que recherche le commun des hommes, les plaisirs, les richesses et les honneurs; enfin de fuir la société pour se livrer dans la retraite aux pratiques de la dévotion. Rien n'était plus commun parmi les Com- pagnons et les autres fidèles des premiers temps. Lorsque, dans le second siècle de l'islamisme et dans les siècles suivants, le goût pour

' Il faut lire tiULo à la place de tîUjo. (Voy. Notices et Extraits, t. XII, p. 298. ) Le commencement de ce chapitre a Je reproduis ici celte traduction avec quel- été traduit par M. de Sacy et inséré dans que» modifications, la notice des Vies des soujis , par Djamé. >'

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