Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome III.djvu/103

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éprouve en lui-même, tels que la joie, la tristesse, le resserrement (de cœur), l’épanouissement, la satisfaction, la colère, la patience, la gratitude et autres dispositions semblables. L’être réel et intelligent (l’àme) qui agit librement dans le corps se compose de perceptions (venues de l’extérieur), de volontés (intérieures) et d’états (ou modifications quelle éprouve); et c’est là, comme nous l’avons dit’, ce qui distingue l’homme. Ces états proviennent les uns des autres; ainsi P. tii. la science vient du raisonnement, la joie et la tristesse proviennent de ce qui fait éprouver du plaisir ou de la douleur; l’activité est le produit du repos, et la paresse de la lassitude.

Il en est de même de l’aspirant (ou disciple de la vie spirituelle) dans le combat .qu’il se livre à lui-même et dans ses exercices de piété : cbaque combat qu’il livre à ses penchants produit en lui un état qui est la conséquence de ce combat. Cet état est nécessaire- ment, ou un acte de dévotion qui, s’enracinanl (par la répétition), devient pour lui une station, ou, si ce n’est point’ un acte de dévotion, ce doit être nécessairement une qualité que son âme acquiert*, comme joie, gaieté, activité, paresse, etc. Maintenant, quant aux stations, l’aspirant ne cesse de s’élever d’une station à une autre jusqu’à ce qu’il parvienne à la confession (ou la conviction) de l’unité divine* et à la connaissance (parfaite de Dieu), terme nécessaire pour obtenir la félicité, conformément à cette parole du Prophète : Quiconque mourra en confessant qu’il n’y a point d’autre dieu que Dieu entrera dans le paradis.

L’aspirant ne peut se dispenser de s’élever successivement dans ces divers degrés. Ils ont tous pour fondement l’obéissance et la sincérité (d’intention); la foi les précède et les accompagne, et d’eux

Voy. la a’ partie, p. 426. * C’esl-à-dire une modification qu’elle

  • Littéral. « une espèce. » éprouve.

Il faut insérer ^ entre (j[ et ^j^’. ’ Le terme employé ici est lauhîd. Plus

LesmanuscrilsC elD et l’édition de Boulac loin on le verra prendre une autre signi-

offrent la bonne leçon. Le traducteur turc fication, celle de Vunification ou idenlilé de

l’a adoptée. l’homme avec Dieu.

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