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D'IBN KHALDOUN. 121

Mohammed Ibn Sîrîn ', un des grands maîtres dans cet art, en a en- seigné les règles, et ses disciples, qui les ont mises par écrit, nous les ont transmises. Après lui, El-Kirniani* composa un livre sur cette ma- tière, et des écrivains plus modernes ont rédigé beaucoup d'ouvrages sur le même sujet. Parmi les traités d'onéirocritique, celui qui, de nos jours, est le plus répandu dans le Maghreb, porte le titre <ïEl-Mo- niettâ (Tusufruit) et a pour auteur Abou Taleb, savant [ulémâ) de Caïrouan. L'/cAora (l'indication) d'Es-Salemi*estun ouvrage très-satis- faisant [et assez concis*. Le Kitab el- Mercabat-el- Aliya (le haut ob- servatoire), composé par notre professeur le savant Ibn Rached, de Tunis, est aussi im très-bon ouvrage].

L'interprétation des songes forme une science dont la lumière est un reflet du prophétisme, avec lequel elle a beaucoup de rapport; [en effet, l'un et l'autre ont pour objet les perceptions provenant de la révélation,] ainsi que nous le lisons dans le Sahih. Et Dieu sait tout ce qui est caché.

Des sciences intellectuelles (ou philosophiques) el de leurs diverses classes.

Les sciences intellectuelles , étant naturelles à l'homme en tant qu'il est un être doué de réflexion , n'appartiennent pas spéciale- P. 87. ment à une seule nation; on voit que tous les peuples civilisés se sont adonnés à leur étude et ont connu, aussi bien les uns que

' Célèbre traditionnisle el interprèle de vivait vers le commencement du ni* siècle

songes. 11 mourut l'an i lo (72g de J. C). de l'hégire.

Le traité d'onéirocritique qui porte son ' Selon Haddji Khalifa, ce personnage

nom ne me parait pas authentique. se nommait Abou Abd- Allah Mohammed

' Haddji Khalifa nous apprend, dans Ibn Omar es-Sakmi, mais il n'indique

son dictionnaire bibliographique, articles pas l'année de sa mort. Es-Salerai avait

El-Eïchara ila eîlm il-eïbara, et Kitab et- refondu l'ouvrage d'EI-Kirmani dans un

Tabîr, que cet auteur portait le surnom volume renfermant cinquante chapitres. d'Abou Ishac. Il paraît avoir ignoré la date ' Je lis L*— a.i.ij avec le traducteur turc,

de sa mort. Selon M. Wûslenfeld, dans qui a rendu ce mot par v-o^. Le passage

son Histoire des médecins arabes (en aile- manque dans l'édition de Boulac et dans

mand] , page 11, Abou Ishac el-Kirmani les manuscrits C et D.

Prolégomènes. — m. 16

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