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124 PROLEGOMENES

science étaient bien achalandés, parce que la civilisation y avait fait de grands progrès et qu'antérieurement à la promulgation de l'isla- misme ils exerçaient chacun une domination vaste et très-étendue'. Aussi ces sciences débordèrent-elles, comme des océans, sur leurs provinces et dans leurs grandes villes.

Les Chaldéens, et les Assyriens [Seryaniyîn) avant eux, et les Coptes, leurs contemporains, s'appliquaient avec ardeur à cultiver la magie, l'astrologie et ce qui en dépend, savoir la science des influences (planétaires) et celle des talismans. Les Perses et les Grecs apprirent d'eux ces sciences, et les Copies se distinguèrent particulièrement dans cette étude; aussi (les sciences occultes) inondèrent-elles, pour ainsi dire, leur pays^. Cela s'accorde avec ce qui se lit (dans le Coran) au sujet de Haroul et Marout' et des magiciens (de Pharaon), et avec ce que les hommes savants (dans cette partie) racontent des berbi'^ de la haute Egypte.

Plus tard, chaque religion imita celle qui l'avait précédée en dé- fendant l'étude de ces sciences, de sorte que celles-ci finirent par disparaître presque entièrement. Piien ne s'en est conservé, — qu'elles soient vraies ou non, Dieu le sait ! — excepté quelques restes que les gens adonnés à cette étude se sont transmis les uns aux autres, bien que la loi en ait défendu la pratique et qu'elle tienne son glaive sus- pendu sur les têtes des contrevenants.

Les sciences intellectuelles acquirent une grande importance chez les Perses, et leur culture y fut très-répandue; ce qui tenait à la grandeur de leur empire et à sa vaste étendue ^. On rapporte que les Grecs les apprirent des Perses à l'époque où Alexandre tua Darius et se rendit maître du royaume des Caïaniens. Alexandre s'empara alors de leurs livres et (s'appropria la connaissance) de leurs sciences. Nous

'Littéral. «l'empire et iesultanalétaient vers. g6, et la noie de Sale dans sa Ira-

à eux.» iliiction de ce livre.

' Pour Ax/» lisez A^. ' Les temples de l'ancienne Egypte.

' Pour l'histoire de ces deux anges (Voy. la 2* partie, p. 33 1.) déclius, qui enseignèrent la magie aux ' Les manuscrits C et D et l'édition de

homoies, on peut voir ie Coran, sour. 11, Doulac portent jLoJ'ij (connexité).

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