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162 PROLÉGOMÈNES

les mieux connus et les plus estimés. En Orient, on étudie surtout le Kitab el-Icharat d'Ibn Sîna, traité sur lequel Yimam Ibn el-Khatîb a composé un bon commentaire. Nous avons d'autres commentaires sur le même ouvrage, dont l'un a pour auteur El-Amedi, et l'autre Nasîr ed-Dln el-Tousi surnommé El-Khodja et natif d'Irac. Cet au- teur eut des discussions avec Vimam sur plusieurs questions qui se présentaient (dans Ylcharat) et l'emporta sur son adversaire par l'am- pleur de ses vues et la profondeur de ses investigations.

La médecine. •

Celte science a pour objet le corps humain, sous le point de vue de la maladie et de la santé. Ceux qui la cultivent ont pour but de préserver la santé et de guérir les maladies au moyen de remèdes et d'aliments; mais ils doivent connaître auparavant les maladies parti- culières à chaque membre du corps, les causes de ces maladies et les remèdes qu'il convient d'employer pour chacune d'elles. Pour juger d'un remède, il faut en connaître le tempérament et les vertus; pour connaître une maladie, il faut en juger d'après les indices offerts par la couleur de la peau, par la surabondance des humeurs et par le bat- tement du pouls, symptômes qui font reconnaître que la maladie est arrivée à sa maturité et qu'elle est susceptible ou non suscep- tible d'un traitement thérapeutique. Dans le traitement qu'on emploie P. ii8. alors', on lâche de seconder les forces de la nature; car la nature préside aux deux états, celui de la santé et celui de la maladie; aussi le médecin doit-il l'imiter et la seconder autant qu'il le faut^, en ayant égard à la nature do la maladie qu'il doit traiter, à la saison (de l'an- née) et à l'âge (du malade).

La science qui embra.sse tout cela s'appelle la médecine. On a cependant composé des traités concernant les (maladies spéciales à certains) organes du corps, et fait ainsi, pour chaque organe, une

' Pour tilijo, liseï tiUjJ avec les manuscrits G et D et l'édition de Boulac. — " Lit- téral. « à un certain degré. »

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