D'IBN KHALDOUN. 9!
inents auprès d'hommes incapables ou de personnes dont la piété et le jugement ne sont pas assez grands pour inspirer de la con- fiance. Reconnaissant l'impossibilité d'aller plus loin, on se borna à conseiller au peuple d'embrasser les doctrines qui avaient été ensei- gnées par l'un ou par l'autre (des fondateurs de ces quatre écoles), et professées par leurs partisans. On défendit de passer d'une de ces écoles à une autre , vu qu'en tenant une pareille conduite on se jouait de choses très-graves. Il ne resta donc plus (aux professeurs) qu'à transmettre à leurs disciples les doctrines de ces imams. Les étudiants s'attachèrent aux opinions d'un imam, après avoir vérifié les prin- cipes (de sa doctrine) et s'être assurés que ces principes lui étaient parvenus oralement et par une tradition non interrompue. Il n'y a donc plus d'autres sources à consulter maintenant, .«i l'on s'applique à l'étude de la loi; il n'est plus permis de travailler (comme autrefois) avec un zèle consciencieux à débrouiller de sa propre autorité des questions de droit. Cette pratique [idjtiliad) est maintenant condamnée et tombée en désuétude; aussi les musulmans (orthodoxes) de nos jours se sont-ils tous attachés à l'une ou à l'autre de ces quatre écoles. Les sectateurs d'Ahmed Ibn Hanbel étaient peu nombreux et se trouvaient, pour la plupart, en Syrie et dans ce coin de l'Irac qui ren- ferme Bagbdad et les lieux environnants. Les élèves de cette école se distinguèrent de ceux des autres écoles par le soin qu'ils mettaient à garder les prescriptions de la Sonna, à rapporter exactement les tra- ditions ['et par leur habitude de chercher, autant que possible, dans ces deux sources la solution des questions légales, plutôt que d'avoir P. 7. recours à l'analogie. Comme ils étaient très-nombreux à Bagbdad, ils se firent remarquer par la violence de leur zèle et par leurs fréquents démêlés avec les Chiites qui habitaient les environs de cette ville*. Ces rixes continuèrent à entretenir le désordre dans Bagbdad jusqu'à
' Ce passage, mis entre deux paren- Albîr, qu'il y eut, presque tous les ans, des
thèses , ne se trouve pas dans l'édition de combats entre les Hanbelites de Bagbdad
Boulac ni dans les manuscrits C et D. et les Chiites, qui habitaient le faubourg
' On voit, par les Annales d'Ibn el- de Karkb.
Prolésomènes. — m. a
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