Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome III.djvu/293

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D'IBN KHALDOUN.

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��tous incapables de la comprendre en entier; il n'y a (ju'un très-petit nombre d'individus qui, en s'aidant de représentations sensibles, parviennent à s'en faire une idée générale et approximative. L'apti- tude à apprendre ne peut augmenter que peu à peu; pour l'accroître, il faut repasser la science plusieurs fois et monter graduellement du facile au difficile. Après la faculté de l'aptitude vient celle de l'ac- quisition, et, dès lors, l'élève parvient à embrasser tous les pro- blèmes dont se compose la science.

Celui à qui on expose les doctrines les plus élevées d'une science dès la première leçon, et pendant qu'il est encore incapable de les P. »d3. comprendre, est loin d'y acquérir l'aptitude nécessaire et a bientôt l'esprit fatigué. Croyant que cela tient à l'extrême difficulté du sujet, il s'y applique avec moins d'ardeur, perd l'envie de l'apprendre et finit par y renoncer tout à fait; mais cela est la faute', non pas de la science, mais de la manière dont on l'enseigne.

Le professeur ne doit pas exiger des élèves, soit qu'ils commen- cent, soit qu'ils achèvent l'étude d'une science, qu'ils sachent plus que le contenu du livre sur lequel ils travaillent. Il doit toujours tenir compte de leurs forces'^ et de leur aptitude à apprendre. En expliquant un ouvrage, il ne doit pas leur citer des doctrines extraites d'im autre ouvrage, mais attendre qu'ils sachent par cœur' le pre- mier, depuis le commencement jusqu'à la fin , qu'ils en compren- nent toute la portée et qu'ils en aient tiré assez de connaissances pour qu'ils puissent aborder un .second traité.

L'étudiant qui s'est rendu maître d'une science quelconque a bien disposé son esprit pour en acquérir d'autres; il sent naître chez lui ime ardeur qui le pousse à apprendre davantage, à s'élever jusqu'aux sciences les plus hautes et à posséder enfin toutes les connaissances humaines. Mais, s'il a l'esprit confus (par suite d'un enseignement mal entendu), il n'a plus la force de comprendre; il cède à la las-

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