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(intellectuelles), car les doctrines des novateurs et des impies s'é- taient grandement multipliées. Toutes ces matières devinrent autant de sujets pour de nouvelles sciences ' qu'il fallut enseigner et qui rentrèrent bientôt dans la classe de celles qui s'apprenaient comme P. 372. des arts.

Nous avons déjà montré que la pratique des arts n'existe que dans la vie sédentaire, état pour lequel les Arabes avaient le plus grand éloignement. Comme les sciences aussi se cultivaient dans les villes, les Arabes ressentaient pour elles et pour les lieux où elles florissaienl une extrême répugnance. Lors de la conquête musulmane, la popu- lation sédentaire (des pays subjugués) se composait de non-Arabes, d'alïranchis également non arabes, et de gens qui, élevés aux usages de" la vie sédentaire, suivaient l'exemple des non-Arabes dans tout ce qui se rattachait à ce genre de vie, la pratique des arts, par exemple, et l'exercice des métiers. Ces peuples étaient parfaitement formés à ce genre de civilisation , a^ant pu s'y façonner pendant la longue domination des Perses.

Les premiers maîtres dans l'art de la grammaire furent Sibaouaïli d'abord, puis El-Fareci et ensuite Ez-Zeddjailji ^. Bien que ceux-ci fussent d'origine persane, ils avaient passé leur jeunesse dans la pra- tique de la langue arabe, avantage qu'ils devaient à l'éducation qu'on leur avait donnée et à la fréquentation des Arabes du désert. Ils ré- duisirent en système les règles de cette langue et en firent une brancbe de science qui devait être utile à la postérité.

11 en fut encore ainsi des personnes qui savaient par cœur les tra- ditions sacrées et qui les avaient conservées dans leur ménioii*e, au grand profit des musulmans. La plupart d'entre eux appartenaient à la race persane ou s'étaient assimilés aux Persans par le langage et par l'éducation. [Cela tenait au grand progrès que la culture de cette

' LiUéial. «des sciences à facultés;» ' Cet ordre chronologique esl faux : Si-

c'est-à-dire des sciences dont l'acquisition baouaïh mourut en ibo (796-797 de J. C), procure à l'esprit une nouvelle faculté', Abou Ali TFareci en 877 (987 de J. C). celle de s'en sei-vir. et Ez-Zecldjadji en 337 (9^9 ^^ •'• ^-l-

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