Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome III.djvu/333

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lermcs dont on no fail pas usage, ainsi qu’une grande partie des exemples cités pour justifier les significations attribuées aux mots généralement employés. Cet abrégé, fait pour être appris par cœur, est un excellent ouvrage.

El-Djeuheri’, natif de l’Orient, suivit, dans son Sahâh, l’ordre alphabétique généralement reçu, et commença par (les mots dont la dernière lettre est) le hamza. Il choisit pour indicateur (servant à faire connaître la place) de chaque mot la lettre finale de ce même mot, parce qu’on a très-souvent besoin des finales (quand on s’occupe à faire des vers ou de la prose rimée)^. [Cela lui faisait un chapitre. Ensuite il rangea les (mêmes) mots d’après l’ordre alphabétique des lettres initiales, et donna le titre de section à chacune de ces divisions, jusqu’à la dernière’.] Il reproduisit ainsi tous les mots de la langue, de même qu’El-Khalil l’avait fait avant lui (mais dans un autre ordre).

Un auteur espagnol nommé Ibn Cida^ parut ensuite à Dénia, sous le règne d’Ali Ihn iVIodjahed\ et composa un ouvrage qu’il intitula El-Mohkam (le bien constaté). Dans ce livre, il suivit le plan qui embrasse tout, celui dont nous venons de parler, et adopta l’arrangement observé dans le Kilab el-Ai’n. Il entreprit même d’y indiquer les dérivations des mots et leurs changements de forme, et produisit ainsi un fort bel ouvrage.

Mohammed Ibn Abi ’1-Hoceïn, liadjeb^ (ou premier ministre) d’El-

.’ Abou Nasr Ismaii Ibn Hatnmad el- Djeuheri, le célèbre lexicographe, mourut a Neïsapour, l’an 892 (looa de J. C).

’ Ali, fils du Modjahed, souverain de Dénia et des îles Baléares, monta sur le trône l’an 436(ioA4-io45), aussitôt après la mort de soa père,

^ Ceci est l’ordre généralement adopté

dans les dictionnaires arabes. Pour y trouver un mot, il faut le chercher sous la dernière lettre de la racine de ce n»ol, puis ’ on cherche, dans le même chapitre, la première lettre de la racine.

Pour $$$$ ° «compagnon,» lisez

cj-^va.. (Voyez V Introduction de la première partie de cet ouvrage, p. xvui.) On 

trouve une notice biographique de ce nii-

nistre dans l’Uisloire dus Berbers, t. Il,  p. 369 , de ma traduction. Il mourut à Tunis, l’an 671 (1272-1 37.’^). 

^ Ce passage manque dans les manuscrits C et D et dans l’édition de Boulac.

’ Abou ’l-Hacen Ali Ibn Cida , natif de Murcie, je distingua comme philologue et grammairien.il mourut à Dénia, l’an 458 (10G6).