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372 PROLÉGOMÈNES

(quand il s'agit de composer en vers), je répondrai que ces règles sont des principes acquis à la science, obtenus par la déduction ana- logique et servant à faire reconnaître, parmi les expressions com- posées d'après l'analogie, celles qu'il est permis d'employer en leur conservant la forme particulière qui leur appartient. La déduction analogique est un procédé scientifique donnant des résultats certains, et elle est générale dans son application; voyez, par exemple, com- ment elle nous a fourni les règles de la syntaxe désinentielle; mais elle n'a pas le moindre rapport avec les tournures dont nous parlons. P. 333. Celles-ci sont des formes (on modes d'expression, dont les images se trouvent) bien établies dans l'esprit par l'efTct de la constance avec laquelle les phrases de la poésie arabe ont découlé ' de l'organe de la parole; et, comme nous l'avons déjà fait observer, elles servent de modèles qu'il e.st absolument nécessaire d'imiter dans toutes les combinaisons de mots '^ qu'on veut employer lorsqu'on se sert du langage de la poésie. Or les règles scientifiques, tant celles de la grammaire que celles de la rhétorique, ne peuvent en aucune façon nous enseigner ces tournures. De toutes ^ les expressions qui pa- raissent correctes, à en juger d'après les analogies que la langue arabe et ses règles scientifiques nous fournissent, il y en a plusieurs dont on ne peut pas se servir*. Celles dont les bons juges permettent l'emploi dans ce genre de composition ont un caractère bien cons- taté, parfaitement connu des hommes qui ont appris par cœur la phraséologie des (anciens) Arabes, et conforme aux règles analogiques dont nous venons de parler. Si, maintenant, on voulait envisager la poésie de ces Arabes sous le point de vue des tournures ^ qui se trouvent dans l'esprit et qui sont devenues des moules, pour ainsi dire, (dans lesquels on façonne des phrases, on ferait un travail inutile), car cet examen n'aurait pas pour sujet des phrases compo-

Pour L^L)^. , lisez L^L^. * A la place de J.#>^I ou de ia vaiianle

Dans l'édllion de Paris, le mol L_>Aip) oji^>u.l, il vaudrait mieux lire J.,^.«-<7. est répété mal à propos. ' Pour e,L*.j, lisez « t>-^j , avec C, D et

' Pour UiT lisez L. Js'. l'édilion de Boulac.

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