Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome III.djvu/401

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D'IBN KHALDOUN.

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��senter; quant, aux idées, elles gardent toujours leur caractère in- variable. Celui qui ne sait pas combiner les mots et les phrases d'une manière qui réponde à ce qui est exigé parla faculté du langage, et qui essaye d'exprimer ses pensées sans pouvoir y bien réussir, est comme l'homme perclus de ses membres qui voudrait se lever et qui en est incapable parce que les forces lui manquent. Dieu vous a appris ce que vous étiez incapable de savoir. [Coran, sour. ii, vers, a^o.)

��La facutlé poétique s'acquiert à force d'apprendre par cœur beaucoup de vers, et sa bonté dépend de celle des morceaux dont on se sera orné la mémoire.

Nous avons déjà dit que, pour bien connaître l'arabe, il faut avoir P. 346. appris par cœur beaucoup de morceaux appartenant à cette langue. Or le caractère plus ou moins bon de ces morceaux, le rang qu'ils tiennent parmi les autres pièces du même genre et leur nombre plus ou moins grand, tout cela influe sur la bonté de la faculté acquise par celui qui les aura appris. L'homme qui sait par cœur soit des poèmes ayant pour auteurs [des Arabes de l'islamisme]', Habib, par exemple, ou El-Atlabi*, ou Jbn el-Motezz *, ou Ibn Hani *, ou le cAenJ Er-Rida ^, soit les épîtres d'Ibn el-MocaCfâ , ou celles de Sehl

��' Les mots mis entre crochets ne se trouvent pas dans l'édition de Bouiac ni dans les manuscrits C et D.

' Voyez ci-devant, p. 876.

' Le poêle Kollhoum Ibn Omar, sur- nommé El-Attahi, et natif de Kinnisrîn, vivait sous le règne de Haroun er-Rechîd et jouissait de la protection des Barmé- kides. Il mourut l'an ao8 (833-8a4 de J. C).

' Abd Allah Ibn el-Motezz, arrière petit- ûls de Haroun er-Rechîd, se distingua comme poète et comme philologue. En 296 (908 de J.C.), il fut proclamé khalife à la place d'ËI-Moktader, mais, le lendemain IJroiégomènes — m.

��de sa nomination, il fut détrôné et mis à mort par les partisans de son prédécesseur.

' S'agit-il ici d'Abou Nouas (voy. ci-de- vant, p. 376) ou de Mohammed Ibn Hani , le plus grand poète de l'Espagne musul- mane? Celui-ci naquit à Sévi] le, passa en Afrique où il gagna la faveur du khalife fatémide El-Moezz et perdit la vie à Barka , l'an 36a (973 de J. C),

" Voyez ci-devant, p. 376.

' .\bd Allah Ibii el-Mocafla, le traduc- teur arabe des fables de Bidpni et auteur d'un recueil d'épîtres écrites dans un style très-recherché, fut mis à mort l'an i4a ( 769-760 de.J. C).

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