Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome III.djvu/41

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

D'IBN KdALDOUN. 25

tage des successions, datent de l'époque où les légistes commençaient à systématiser les connaissances scientifiques et à se servir de termes techniques pour cet objet. Aux premiers temps de l'islamisme, /araid ne s'employait que dans son acception la plus générale, celle qu'il de- vait à sa racine fard, mot qui signifie prescrire ou décider. Les anciens musulmans lui attribuèrent la signification la plus étendue, afin de s'en servir pour désigner les prescriptions de toute nature, ainsi que nous l'avons dit, prescriptions qui forment fessence de la loi. 11 ne faut donc pas attribuer à ce mot un sens différent de celui que les P. 17. anciens lui avaient assigné, sens qui était bien celui qu'ils avaient voulu exprimer '.

��Des bases de la jurisprudence el de ce qui s'y rattache, c'pst-à-dire la science des matières controversées cl la dialectique *.

Une des plus grandes d'entre les sciences religieuses, une des plus importantes et des plus utiles, a pour objet les bases de la jurispru- dence. Elle consiste à examiner les indications qui se trouvent dans les textes sacrés, afin d'y reconnaître les maximes (de droit)' et les prescriptions imposées (par la religion). Les mdications fournies par la loi s'appuient sur le Livre, c'est-à-dire le Coran, et ensuite sur la Sonna, servant à expliquer ce livre. Tant que le Prophète vivait, on tenait directement de lui les jugements (ou maximes^de droit); il don- nait des éclaircissements en paroles et en actes au sujet du Coran, que Dieu lui avait révélé, et fournissait des renseignements oraux à ses disciples; aussi n'eurent-ils aucun besoin d'avoir recours à la tradi-

' On trouvera plus loin un autre cha- vrage arabe imprimé à Calcutta et portant

pilre sur le partage des successions. le litre de Diclionury of the lechnical lerm$

' Dans les manuscrits C et D, dans le- tueilin tkesciences qf the musulmans, que ces

dition de Boulac et dans la traduction jugements aboutissaient à déclarer que

turque, ce chapitre et les deux chapitres telle chose était d'obligation cjj^j, ou

suivants n'en forment qu'un seul. recommandée v>^J. ou cite J^, ou dé-

' Littéral, «les jugements, ou déci- fendue *-*>^, ou bonne «e, ou mauvaise

sions. » Je trouve, dans la préface de l'ou- iLm».

ProlÔTOmènes. — m. A

�� �