Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome III.djvu/43

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

D'IBN KHALDOUN. 27

ces cas en les rapprochant de cas analogues dont la solution était déjà fournie, et en les rapportant aux textes qui avaient servi à déci- der ceux-ci. En faisant cette confrontation, ils eurent soin d'observer certaines règles au nnoyen desquelles on pouvait bien constater l'a- nalogie des deux cas qui se ressemblaient ou qui avaient entre eux quelque similitude. Ils arrivaient de cette manière à la conviction que la décision émanée de Dieu à l'égard d'un des cas s'appliquait également à l'autre. Cette opération, qu'ils s'accordaient tous à re- garder comme fournissant une preuve légale, s'appelle kias (déduc- tion analogique) et forme la quatrième source d'indications.

Voilà, selon la grande majorité des docteurs, les sources où l'on doit chercher les moyens de résoudre les questions de droit; mais quelques légistes, en très-petit nombre il est vrai, ne sont pas de leur avis en ce qui concerne l'accord général et la déduction analogique. Il y avait aussi des docteurs qui, à ces quatre sources, en ajoutaient une cinquième, dont il n'est pas nécessaire de parler, tant elle est faible dans son application et tant ses partisans sont rares '.

La première question à examiner dans cette branche de science est de savoir si les quatre .sources déjà mentionnées fournissent réel- lement des indications certaines*. En ce qui regarde le Coran, nous dirons que le style inimitable de ce livre et l'extrême exactitude avec laquelle la tradition nous en a fait parvenir le texte forment une preuve de ce fait tellement décisive, qii'elle ferme absolument la carrière aux doutes et aux suppositions. Passons à la Sonna et à ce que la tradition nous en a conservé. (A son égard, la question est tranchée par) l'accord général des docteurs sur la nécessité de se con- former aux indications aulhentiquement reconnues qu'elle nous four- nit. Nous avons déjà cité cet argument qui, du reste, trouve sa con- firmation dans la conduite du Prophète lui-même : il expédiait en divers lieux des lettres et des épîtres renfermant des décisions sur

' Je soupçonne que l'auteur fait ici al- des indications. • — Pour iJiûfl, il faut

lusion aux rêveries et visions des Soufis. lire Ju.>l, avec les manuscrits C, D, l'édi-

Littéral. « d'examiner si ceux-ci sont tion de Boulac et la traduction turque. *

i.

�� �