Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome III.djvu/461

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D'IBN RHALDOUN. 445

(le respect! Quand la guerre fronce les sourcils, il l'aborde en souriant; et, vainqueur partout, personne au monde ne peut le vaincre. Quand il lire son opée au milieu des réprouvés, il n'a pas besoin de répéter' le coup lorsqu'il en a frappé un. Il porte le même nom que l'Elu (Mohammed), et Dieu l'a préféré et choisi pour occuper le sultanat. Tu le vois (toujours agir) en khalife chargé des affaires des musulmans, soit qu'il se trouve à la tête de ses troupes, soit qu'il s'entoure d'un brillant cortège. Quand il donne un ordre, toutes les têtes se baissent devant lui; oui, assurément, et tous désirent lui baiser la main. Ses fils-, les Béni Nasr', sont les ornements du siècle; ils s'élèvent vers le faîte de la gloire pour ne plus en descendre. Dans (la carrière des) hauts faits et des l>. fn-j nobles actions ils vont bien loin, mais ils se rapprochent (de Dieu) par leur humilité et leur modestie. Que Dieu les conserve tant que la sphère tournera, tant que le soleil éclairera (le monde) et tant que les étoiles brilleront (dans le ciel ! Toutes les fois que cette cacîd sera chantée^ dans les assemblées, cache ta honte ", ô soleil ! elle (est un astre qui) ne se couchera jamais.

Les habitants des villes, dans le Maghreb, commencèrent ensuite à employer un nouveau genre de poëme compose d'hémistiches accouplés à l'instar de l'ode. Le dialecte dont ils s'y servaient fut aussi celui qui est particulier aux villes. On désignait ces pièces par le terme oroud el-bcled [rimes de ville). Celui qui introduisit ce genre chez eux fut un natif d'Espagne et se nommait Ibn Omaïr. S'étant fixé à Fez, il composa un poëme sur le plan suivi dans les odes, mais en s'écartant assez rarement des règles de la syntaxe arabe'. Cette pièce commence ainsi :

Vers le point du jour, pendant que j'étais sur le bord delà rivière, les gémis- sements de la colombe, perchée sur un arbre du jardin, me firent verser des larmes^. La main de l'Aurore venait d'effacer l'encre des ténèbres, et la rosée'-'

' Pour vJm, lisez tsUj. ' Dans la pièce qui suit, l'auteum'ob-

Pour «U^ , lisez -Wj. serve pas toujours ces règles; il s'en écarte

' La famille d'Ibn ei-.\Im)er, qui régnait très-souvent,

à Grenade, s'appelait les Béni Nasr (en- ' Dans cette pièce toutes les idées sont

fanls de Nasr). évidemment empruntées à la poésie per-

' Littéral. • les lunes. » sane. Elles sont tout à fait étrangères à la

■■ Pour oi*-»^. lisez ijlxj. Cacîd, pour poésie arabe.

cacîda, est l'orthographe du texie. ° Pour U. , lisez «U..

° Je lis ^^^à..

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