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D'IBN KHALDOUN. 451

troupes, et finit par raconter la dernière expédition du sultan, celle qu'il avait entreprise contre les Arabes nomades de i'Ifrîkiya (et qui P. 429. lui fut si désastreuse). Ce poënae renferme des pensées et des tour- nures très-originales.

Les Tunisiens aussi avaient inventé un genre de melaba., dans la- quelle ils se servaient de leur dialecte vulgaire'; mais la plupart de leurs pièces sont si mauvaises, que je ne m'en rappelle plus une seule.

Il y avait à Baghdad, chez les gens du peuple, un genre de poëme qu'ils nomment mewalia"^ et qui renfermait plusieurs espèces désignées par les termes haufi, kan-oaa-kan, dou-beïteïn^, etc. La diversité de ces dénominations provenait de la diversité des mètres qu'ils avaient l'habitude d'employer: aussi chaque espèce a-t-elle son nom particu- lier. Celle qui est la plus usitée est le mozdaoawedja (accouplé), pièce composée de qualre ghosn (ou vers).

Les gens de Misr et du Caire ont suivi Fexemple de ceux de Bagh- dad. On remarque beaucoup de traits originaux dans les pièces de leur composition, les auteurs ayant mis à contribution les tournures de l'idiome vulgaire pour exprimer leurs idées. Aussi ces produc- tions sont-elles très-remarquables.

[J'ai trouvé* dans le Diwan d'Es-Safi el-Hilli^ un passage que je reproduis ici dans les paroles de l'auteur : « La meivalia est du mètre nommé besit, et se compose de quatre ghosn ayant des rimes (iden- tiques*). On la nomme aussi satt^fvoio^, son) et beïteïn (quatrain)^ Ce

' Littéral. « urbain. » ' Ce paragraphe manque dans le ma-

' Voyez un peu plus loin. nuscrit A, dans l'édition de Boulac et

' Les mots dou beït signifient, en per- dans la traduction turque,

san, deux vers, couplet; noire auteur lui ^ Ce poëte se nommait Safi ed-Dîn Abd

adonné la forme du duel arabe en y ajou- el-AzîzlbnSeraîael-HilH. Selon HadjiKha-

tant la syllabe cïn. M. Freytag a parlé de lifa, il mourut en 760 (iS/ig-iSSo de

l'espèce de poëme appelé Kan-oua-kan. i. C).

(Voyez son Arahiscke Verskunst, p. 46i.) ° Littéral, net de quatre rimes. i>

Aucun des auteurs que j'ai consultés n'a ' Beïteïn signifie deux vers; mais, chez

fait mention du haafi. les Arabes, le vers (beït) doit se composer

57.

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