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LE TUMULUS


roderik

(Une pause, et il continue à écrire.)

Quand le Ragnarok, en son crépuscule,
Aura fondu les forces farouches
Et fait naître une vie plus pure,
Alors de nouveau Alfader Balder et la douce Freja
Doivent régner sur la famille des Askens.

(Après avoir un instant contemplé Blanka, il dit :)

Blanka, te voici encore plongée dans ton rêve,
Que cherche ton regard perdu dans l’espace ?

blanka, s’approchant.

Pardonnez-moi, mon excellent père,
Si par la pensée j’ai suivi un instant le cygne
Qui, sur ses ailes immaculées, traverse la mer.

roderik

Et si je ne t’avais pas arrêtée, ô mon beau cygne,
Qui sait jusqu’où son aile t’aurait portée,
Jusqu’à Thulé, peut-être.

blanka

Et pourquoi non.
N’est-ce pas là que vole le cygne au printemps
Pour nous revenir ici en hiver.

(Elle se met aux pieds de son père.)

Mais je ne suis pas ton cygne,
Appelle-moi plutôt ton faucon captif et fidèle
Qu’un anneau d’or retient près de toi.