Qu’entends-tu par cet anneau d’or ?
Cet anneau, c’est mon amour pour toi.
C’est par ce lien qu’est attaché ton jeune faucon
Qui ne pourrait s’envoler alors même qu’il le voudrait.
Mais quand je vois le cygne léger
Passer comme un nuage sur la cime des vagues,
Je me rappelle ce que tu m’as dit
Des temps héroïques dans la lointaine Thulé.
Alors il me semble que l’oiseau est devenu la barque dorée,
Orné à la proue d’une tête de dragon.
A l’avant le héros se tient sévère, le casque de cuivre brille sur ses cheveux d’or.
Ses yeux sont bleus ; sa poitrine se bombe fièrement
Et il tient son glaive menaçant dans la main droite.
Je le suis, ce héros, dans son périple,
Mes rêves voltigent
autour de l’esquif qui le porte,
Et ils jouent follement comme les naïades
Dans les barques fraîches de ma fantaisie.
Tu rêves trop, mon enfant,
Je crains que ta pensée ne revienne trop souvent
De là-bas où sont les peuples du Nord.