Et s’il en est ainsi,
Qui donc en est la cause ?
Moi, veux-tu dire ?
Certainement, toi…
Ne vis-tu pas toujours parmi ces héros de ta jeunesse
Dont tu partageas les dangers dans les neiges du Nord ?
Pourquoi le nier, chaque fois que tu rappelles
Les luttes et les batailles d’autrefois,
Le sang colore ton visage et ton œil brille ;
De nouveau tu es jeune, il me semble.
Cela est vrai, mais n’est-ce pas naturel,
A moi qui ai vécu de la même vie que ces guerriers.
Et tout ce que leur souvenir me rappelle
Ce sont les récits de ma propre saga.
Toi, au contraire, c’est dans le soleil
Que s’écoula toute ton enfance ;
Tu n’as jamais contemplé les montagnes d’hiver
Aux couleurs d’un bleu d’argent.
Tu n’as jamais entendu sonner l’oliphant,
Comment peux-tu donc te passionner
A mes récits.