Page:Ibsen - La Dame de la Mer, traduction Prozor.djvu/216

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pour commencer. Car il faut bien finir par s’acclimater. N’est-ce pas, madame Wangel ? Allons ! bonsoir.

(Il salue et s’en va à droite.)
Ellida, les yeux tournés vers le fiord.

Oh ! cette cruelle attente ! Cette demi-heure qui précède la fin.

Wangel

Ainsi, c’est décidé ? Tu vas lui parler seule à seul ?

Ellida

Il le faut. Mon choix doit être libre.

Wangel

Tu n’as pas de choix, Ellida, tu n’as pas le droit de choisir. Je ne te le permets pas.

Ellida

Tu ne peux m’interdire le choix. Personne n’a ce pouvoir. Tu peux me défendre de le suivre, — tu peux me retenir de force, contre ma volonté. Oui, tu le peux. Mais ce que tu ne peux pas, — c’est m’empêcher de choisir dans mon for intérieur, de le choisir lui, pas toi, — si le cœur m’en dit.