régine. — Je ne veux pas que l’on te rencontre ici. Là ! va ton chemin.
engstrand, faisant quelques pas vers elle. — Mon Dieu, non, je ne m’en irai pas avant de t’avoir parlé. Cette après-midi, j’aurai fini mon travail, là-bas, à l’école qu’on achève de construire, et je prendrai le bateau cette nuit pour m’en retourner chez moi, à la ville.
régine, entre les dents. — Bon voyage.
engstrand. — Merci pour ton souhait, mon enfant. Demain on inaugure l’asile, il y aura festin et bombances, arrosés de boissons fortes. Or, personne ne doit dire que Jacques Engstrand ne peut résister à la tentation quand elle se présente.
régine. — Quant à ça !…
engstrand. — Oui, il y a tant de gens comme il faut qui vont se rencontrer ici demain. Le pasteur Manders sera là, n’est-il pas vrai ?
régine. — Il arrive aujourd’hui.
engstrand. — Tu vois bien ; et du diable, si je veux qu’il ait quelque motif à récriminer à mon sujet…
régine. — Ah ! Je vois ce que c’est ! Tiens, tiens !
engstrand. — Quoi ?
régine, le regardant dans le blanc des yeux. — Quel est le nouveau conte que tu veux faire accroire au pasteur Manders ?