Page:Ibsen - Madame Inger à Ostraat, trad. Colleville et Zepelin.djvu/39

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
35
À OSTRAAT

madame inger
(Après une pause).

Ecoutez ! Dites-moi si vous avez sérieusement réfléchi ?

Avez-vous calculé ce que cela vous coûterait si les soldats du roi Gustave étaient victorieux ?

björn
(A Madame Inger, d’une voix basse et suppliante).

Pensez aussi à ce que cela coûterait aux Danois si les soldats du roi Gustave étaient battus.

madame inger
(D’un ton tranchant).

Cela ne me regarde pas.

(Elle se tourne vers les paysans).

Vous n’ignorez pas que le roi Gustave peut sûrement compter sur l’aide du Danemark. Le roi Frédéric est son ami et ne l’abandonnera pas.

ejnar kuk

Mais si tous les paysans norvégiens se soulèvent ; si nous nous soulevons tous, gens de la noblesse et du peuple ! Oh ! Madame Inger Gyldenlöve, je crois que l’occasion que nous attendions est enfin venue. Si la bataille commence sérieusement, il faudra bien que l’étranger quitte notre pays.