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Page:Ibsen - Peer Gynt, trad. Prozor, 1899.djvu/123

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redressant.) En voilà un enragé ! Un doigt de la main ! tout un doigt ! Et de propos délibéré ! Ah ! je sais ce que c’est ! C’est la seule manière d’échapper au service du roi. On voulait le faire soldat, et le gars n’y tenait pas. Cela se comprend. Oui, mais de là à… se séparer à jamais de… On peut y penser, désirer la chose, la vouloir même. Mais agir ! Non, je ne comprends pas cela ! (Il secoue plusieurs fois la tête et retourne à son travail.)



(Une chambre chez Aase. Tout est en désordre, les coffres ouverts, les vêtements épars. Un chat s’est logé dans le lit. Aase et Kari femme d’un journalier, sont fort occupées à emballer et à mettre tout en ordre.)

AASE (courant d’un autre côté)

Écoute, Kari !

KARI

Qu’y a-t-il ?

AASE (courant d’un autre côté)

Écoute… ! Où est… ? Où ai-je mis… ? Réponds donc ! Où est… ? Voyons ! qu’est-ce que je cherche ? Je perds la tête ? Où est la clef du coffre ?

KARI

Dans le trou de la serrure.

AASE

Qu’est-ce que c’est ? J’entends rouler une voiture.