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Page:Ibsen - Peer Gynt, trad. Prozor, 1899.djvu/270

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ACTE V
LE VIEUX DE DOVRE (tirant de sa poche une liasse de vieux Journaux)

Tu crois que nous n’avons pas de journaux ? Attends un peu. Tu vas voir rouge sur noir les louanges que te décerne le Messager du Blocksberg et l’Écho d’Hekfield, et cela depuis le jour même de ton départ. Veux-tu les lire, Peer ? Je te les prêterai. Voici un article signé : Sabot de Bouc. En voici un autre intitulé : De l’esprit national chez les trolls. L’auteur démontre qu’il importe peu d’avoir une queue et des cornes. Il ne tient qu’à la courroie de peau humaine. Au surplus, il conclut ainsi : « Notre contente-toi, voilà la vraie marque du troll. Tout homme en est un qui la porte sur lui. » Et il te cite en exemple.

PEER GYNT

Un troll ? Moi !

LE VIEUX DE DOVRE

Mais oui, c’est clair comme le jour.

PEER GYNT

J’aurais pu aussi bien demeurer où j’étais, rester tranquillement dans les Ronden. Cela m’aurait épargné bien des peines et des chaussures. Peer Gynt… un troll ! Allons donc ! Ce sont des contes, des sornettes ! Adieu ! Voici un sou pour acheter du tabac.