Page:Ibsen - Peer Gynt, trad. Prozor, 1899.djvu/289

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SOLVEIG

Il en est un qui te viendra en aide.

PEER GYNT (se ravisant avec un petit rire)

Oui, perdu, à moins toutefois que tu ne saches deviner les énigmes !

SOLVEIG

Parle.

PEER GYNT

Eh ! oui ! je vais parler ! Écoute ! Peux-tu me dire où a été Peer Gynt depuis que tu ne l’as vu ?

SOLVEIG

Où il a été ?

PEER GYNT

Oui, où était-il, tel que Dieu l’a marqué du sceau de la prédestination, tel qu’il est éclos de la pensée divine ? Peux-tu me le dire ? Sinon il me faut rentrer d’où je suis sorti, disparaître dans le pays des brumes.

SOLVEIG (souriant)

Oh ! l’énigme est facile à résoudre.

PEER GYNT

Allons ! dis ce que tu penses ! Où étais-je moi-même, dans ma plénitude et dans ma vérité ? Où étais-je, tel que je fus marqué du sceau divin ?