Il n’ose pas faire autrement, dit-il. Il regrette bien, mais il n’ose pas, — par égard pour ses concitoyens, — par respect pour l’opinion publique ; — il n’est pas indépendant, — il n’ose pas braver certains hommes influents…
Tu vois bien, Thomas.
Oui, oui, je vois très bien. Ils sont tous lâches, dans cette ville. Personne n’ose rien, par crainte des autres. (Il jette la lettre sur la table.) Mais cela nous est bien égal, Catherine. Nous nous embarquons pour le Nouveau Monde, et puis…
Mais, Thomas, est-ce bien raisonnable de nous embarquer ainsi ?
Tu voudrais que je restasse ici, après avoir été mis au pilori comme ennemi du peuple, après avoir été flétri, après avoir eu mes vitres brisées ! Et tu n’as pas encore tout vu, Catherine : tiens, ils ont fait une énorme déchirure dans mon pantalon noir.