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Page:Ibsen - Une maison de poupée, trad. Albert Savine, 1906.djvu/123

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UNE MAISON DE POUPÉE



Scène XV

NORA, MADAME LINDE, HELMER dans son cabinet.
Helmer, de son cabinet, heurtant à la porte de communication.

Nora.

Nora, avec un cri d’angoisse.

Qu’arrive-t-il ? que me veux-tu ?

Helmer.

Allons ! allons ! n’aie pas peur. Nous ne pouvons pas entrer. Tu as fermé la porte. Sans doute tu essayes ton costume ?

Nora.

Oui, oui, je l’essaye… Que je vais être belle, Torvald !

Madame Linde, après avoir regardé la carte.

Il habite tout près d’ici, là, au coin de la rue.

Nora.

Oui. Mais à quoi bon ? Nous sommes perdus. La lettre est dans la boîte.

Madame Linde.

Et c’est ton mari qui a la clef.

Nora.

Il l’a toujours.

Madame Linde.

Krogstad peut réclamer sa lettre avant qu’elle ne soit lue. Il peut inventer un prétexte quelconque.

Nora.

Mais c’est justement l’heure où Torvald a l’habitude…

Madame Linde.

En attendant, va le retrouver chez lui. Je reviens aussi vite que je le pourrai.

Elle s’en va en hâte par la porte du vestibule.