Oui, comment peux-tu croire ?
Alors, tu dois déclarer que c’est faux, Christine. Je n’ai pas perdu la tête, j’ai le jugement sain, et je te le dis, personne ne l’a su. J’ai agi seule, absolument seule, souviens-toi bien de cela…
Bien ! je m’en souviendrai, mais je ne comprends pas.
Ah ! comment comprendrais-tu ? Ce qui va arriver est un prodige.
Un prodige !
Oui, un prodige, mais c’est si terrible… Christine, il ne faut pas que cela arrive, je ne le veux pas. Il ne le faut à aucun prix.
Je vais parler sur-le-champ à Krogstad.
Ne va pas le voir ; tu serais mal reçue.
Il y eut un temps où il eût fait tout au monde pour me plaire.
Lui ?
Où habite-t-il ?
Et le sais-je ? (Elle fouille sa poche.) Voici sa carte. Mais la lettre, la lettre !