Page:Ibsen - Une maison de poupée, trad. Albert Savine, 1906.djvu/65

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Helmer.

Ah ! très bien… Une amie d’enfance de ma femme, sans doute ?

Madame Linde.

Oui, monsieur, nous nous sommes connues jadis.

Nora.

Et tu vois, elle a fait ce long voyage pour me parler.

Helmer.

Comment ?

Madame Linde.

Pas pour cela seulement…

Nora.

Christine, il faut que tu le saches, est très experte dans les travaux de bureau… Elle a en outre le plus grand désir d’être sous les ordres d’un homme supérieur et d’acquérir encore plus d’expérience.

Helmer.

Excellente idée, madame.

Nora.

Aussi, quand elle a vu qu’on t’avait nommé directeur de la banque, — un télégramme l’a annoncé. — Elle s’est aussitôt mise en route… N’est-ce pas, Torvald, tu feras quelque chose en faveur de Christine pour l’amour de moi ? Dis ?

Helmer.

Ce n’est pas absolument impossible. Madame est probablement veuve ?

Madame Linde.

Oui.

Helmer.

Et vous êtes habituée au travail de bureau ?

Madame Linde.

Oui, assez habituée.