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Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/110

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BRASSÉE DE FAITS

mûres. Cela donne la fièvre, disent ces tas de nouilles ! Des mûres grosses comme des prunes et exquises, auxquelles ne ressemblent en rien ces riquiquis de mûres aigres ou fades des environs de Paris. Avec Maggie, j’en cueillais des kilos que je mangeais avec délices. Me suis-je régalée avec ces mûres qui, vous allez voir avant peu, jouent un rôle important dans mon histoire ! Je vais y arriver, n’ayez pas peur.

Maggie et moi, nous couchions dans un grand lit, celui de la chambre d’amis, si vous voulez, mise à notre disposition, au premier. Les Tessier couchaient au rez-de-chaussée et Maria au grenier.

On était débarquées à midi. Après le déjeuner, son mari parti, madame Tessier nous mena à notre chambre. Nous devions être fatiguées, nous ferions bien de nous coucher, de dormir un peu.

Pensez-vous ? On ne se sentait pas du tout fatiguées. Moi, surtout, dont c’était le premier voyage. Moi, Montmartroise pure, enfant de la butte que ces cinq ou six heures de train avaient soudainement transportée en pleine campagne, séjour hier tout à fait inconnu et qui me ravissait.

Enfin, comme sa tante insiste, Maggie et moi nous la suivons. Du reste, c’est ainsi chaque année, me fait Maggie, et il n’y a pas à dire non.

Elle a sorti de nos valises nos deux chemises de nuit. Nous voilà en culotte, notre robe ôtée. Elle nous