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Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/111

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LE JET D’EAU

regarde tour à tour et nous compare. Elle rit de nous voir les mêmes bas saumon, les mêmes richelieu jaunes, la même culotte, la même liquette.

L’ensemble avec lequel nous nous préparons à enlever notre culotte la fait rire encore plus. Elle a une bonne figure réjouie, cette forte femme de trente-huit ans, châtaine. C’est sa bouche sympathique qui me plaît surtout, avec ses lèvres épaisses, toujours prêtes au rire et qui, quand elle nous embrasse, claque fort ses gros baisers sur nos joues de gosses. Et ses yeux, quand elle rit, on ne les voit plus, presque, sous les paupières grasses qui se plissent. Sa figure exprime la bonté et l’amour des enfants. Quand la voilà qui s’assied et prend Maggie dans ses bras, je pense que j’aimerais bien qu’elle me prenne comme cela et m’asseye sur ses genoux.

— Tu as grossi, il me semble depuis l’année dernière, même depuis Janvier. Oui, on dirait. Je vais bien voir.

En disant cela, elle lui retire ses souliers, ses bas. Pour le reste, elle la couche, la roule sur elle comme un bouchon, puis, la petite une fois nue, culotte et chemise enlevées, elle palpe partout son corps, ses cuisses, ses mollets.

Moi, cela m’amuse de voir Maggie nue, avec son torse menu, ses membres plus forts, ses jambes bien faites. C’est le torse qu’elle a le plus grêle encore, mais il n’accuse nulle maigreur et l’on n’aperçoit pas ses côtes. Sa tante regarde les petits nénés, deux petits abricots de rien et quand d’un doigt elle en titille la pointe, Maggie rit.

Sa tante alors la retourne comme une crêpe et c’est