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BRASSÉE DE FAITS

comme deux innocentes que nous étions, je puis le dire.

— Je viendrai vous réveiller dans deux heures. Nous irons à la rivière.

Nous ne dormons pas et n’en avons guère envie. Dans nos jeunes veines le sang circule joyeux. Maggie ne m’avait pas dit cela, que sa tante donnait des fessées. Mais oui ! oh ! tous les jours !

— Oh ! tu peux t’y attendre. Tu l’auras comme moi.

Et j’en eus, j’en eus !… Tous les jours, nous y passions, à divers moments de la journée, mais principalement après le déjeuner et c’étaient les plus longues. Bien après le départ de l’oncle et vers les trois heures, aussitôt dépassé le fort de la chaleur.

Le vrai type de la fesseuse enragée, mais sachant s’arrêter juste à temps. Je m’en suis rendu compte, depuis. Et elle fessait bien, tout à fait bien. C’étaient chaque fois, de bonnes fessées. Car, elle, avec raison, en pinçait pour la fessée énergique, dédaigneuse des tapotements qu’affectionnent certaines bécasses, passives aussi bien qu’actives dont les veines charrient au lieu de sang quelque sirop rosâtre et faiblard, saumâtre grenadine.

Si, ardente et sanguine, je me suis éprise, moi, de la forte fessée, généreuse, capiteuse et tonique, c’est à elle que je le dois. D’abord, avant elle, il n’y avait que maman qui eût jamais touché à mes fesses du plat de la main. En dernier lieu, à douze ans. Une assez bonne fessée, pour avoir répondu, je me rappelle.